Un point d’entrée sur les utilities ?

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Dans les précédents « reporting » de mon portefeuille, je signalais que le secteur des « utilities » était en difficulté. Donc faisons un point sur la situation actuelle de ce secteur.

Le secteur des services aux collectivités est habituellement favorable aux rentiers : il est connu pour être « défensif » et rapporter de bons dividendes.

Mais depuis plusieurs années, ces entreprises sont en difficulté. C’est un secteur qui demande de plus en plus de lourds investissements et donc en général beaucoup d’endettement, ce que le marché peu par moment « mal voir ». De plus les investissements peuvent s’avérer insuffisants, mal adaptés ou mettent trop de temps à porter leurs fruits, ce que le marché peut sanctionner.

Il y a par exemple le problème du nucléaire : le vieillissement des centrales à gérer, les coûts énormes pour les faire durer encore plus, entretenir le parc des centrales existantes, le démantèlement, les lourds investissements pour les centrales de nouvelle génération. Egalement la transition vers les énergies renouvelables, les problèmes de réglementation du prix du gaz et de l’électricité, les problèmes de management…

 

Electricité de France (EDF) est le n° 1 français de la production, de la commercialisation et de la distribution d’électricité. On peut voir que son parcours boursier n’est pas « au top » sur ces dernières années. De plus les cours prennent en compte l’augmentation récente de capital (émission de nouvelles actions) alors que les cours étaient déjà au plus bas :

 

En regardant l’évolution du dividende, on constate une certaine instabilité également :

 

Alors quelles sont les causes des difficultés de cette entreprise ? Certains évoquent l’Etat actionnaire, ce qui peut être source de problèmes. En regardant la répartition du capital, on peut se rendre compte que l’Etat Français est largement majoritaire avec plus de 83% dans le capital :

 

En effet l’Etat actionnaire peut avoir plusieurs objectifs contradictoires : des objectifs courts termes et longs termes qui sont contradictoires. Dividendes demandés excessifs, stratégie internationale risquée, prix de l’électricité plus ou moins bloqué par l’Etat lui-même, achat risqué (AREVA), allocation du capital non efficiente (augmentation de capital au mauvais moment)…Sans compter que les gouvernements en place ne sont pas toujours les mêmes, c’est d’ailleurs d’actualité avec les élections présidentielles… Donc dans ces conditions, comment est-ce que le dividende peut être tenable et durable ? 

D’ailleurs selon l’économiste Elie Cohen, l’Etat ne peut pas être un bon actionnaire car il est schizophrène ! (voir l’interview ici : http://www.boursorama.com/actualites/l-etat-ne-peut-pas-etre-un-bon-actionnaire-car-il-est-schizophrene-selon-l-economiste-elie-cohen-804a65533f3b0c2e01af7944281973ac)

Voir également cette interview :

 

 

Au niveau du parcours boursier d’ENGIE, on retrouve les mêmes difficultés. L’action semble très « décotée » :

 

ENGIE inscrit la croissance responsable au coeur de ses métiers (électricité, gaz naturel, services à l’énergie) pour relever les grands enjeux de la transition énergétique vers une économie sobre en carbone : l’accès à une énergie durable, l’atténuation et l’adaptation au changement climatique et l’utilisation raisonnée des ressources. Au niveau de l’allocation du capital, on constate que l’Etat actionnaire est moins « présent » que pour EDF :

 

Le cours de l’action semble avoir fait un « plus bas » mais les plus bas précédents ne représentaient pas un point d’entrée idéal…Le rendement sur dividende semble intéressant avec plus de 5%. Mais si on rentre sur la valeur, le dividende sera-t’il maintenu ? On peut voir l’historique des dividendes :

 

On retrouve également une certaine instabilité du dividende. On ne peut pas dire que ENGIE est un « aristocrate du dividende »…

 

A propos d’aristocrate du dividende, CENTRICA était classée comme tel il y a quelques années. Mais le dividende a dû être diminué à cause de difficultés financières. CENTRICA est spécialisée dans la distribution de gaz naturel et d’électricité. Cette entreprise est surtout implantée au Royaume-Uni. On peut voir que le parcours boursier n’est pas meilleur sur ces dernières années que nos leaders français :

 

D’ailleurs j’ai ce titre en portefeuille et ma moins value latente est de -35 % ! C’est ma performance « spot », c’est à dire sans compter les dividendes. Le rendement sur dividende actuel est de plus de 5%, c’est un peu la même configuration que pour ENGIE…L’avantage de CENTRICA c’est qu’elle est cotée en livre sterling, c’est une façon de diversifier au niveau des devises et pour ne pas avoir que des utilities en euros…

 

NATIONAL GRID est spécialisée dans la détention et l’exploitation de réseaux d’électricité et de gaz. Son métier est différent de celui de CENTRICA, c’est un autre leader au Royaume-Uni dans le secteur des services aux collectivités. Sa capitalisation boursière est d’ailleurs presque dans les plus hauts et son parcours boursier est en contraste avec les autres entreprises européennes :

 

Malheureusement, on semble loin d’un point d’entrée idéal. Et comme souvent la « qualité » se paie en bourse. Je regrette de ne pas avoir une part plus équilibrée entre CENTRICA et NATIONAL GRID dans mon portefeuille, comme quoi la diversification au sein d’un même secteur peut être importante…

 

Au niveau des valeurs européennes, nous avons également ENEL qui est le 1er producteur et distributeur d’électricité italien. On peut voir son parcours boursier (sans les dividendes) :

 

Comme pour NATIONAL GRID, l’entreprise semble plus « solide » mais malheureusement on est éloigné des « plus bas ». Mon choix se porterait sur cette action étant donné que je n’ai pas de valeur de la zone euro pour ce secteur dans mon portefeuille. Elle est bien implantée dans les pays d’Amérique latine, ce qui peut en faire un utility de « croissance ». De plus l’Etat occupe une place « raisonnable » dans l’actionnariat avec environ 25% dans le capital (en tout cas moins par rapport à EDF et à ENGIE).

 

En Allemagne on peut trouver RWE qui figure parmi les 1ers groupes énergétiques européens. Elle est également dans ses plus bas :

 

Maintenant, intéressons nous aux valeurs des Etats-Unis. Nous avons le producteur d’électricité EXELON :

 

Après un « trou d’air » sur la période fin 2015/début 2016 correspondant aux plus bas sur les marchés (crises du pétrole et des matières premières), on constate que le cours de l’action s’est bien redressé. De plus à cause de l’évolution à la hausse du dollar par rapport à l’euro sur ces dernières années, un achat sur cet utility est moins intéressant.

 

En regardant le parcours boursier de SOUTHERNon constate également une bonne reprise pour cette entreprise américaine (sans les dividendes) :

 

Au niveau de l’historique des dividendes depuis les années 1980 :

 

On constate une politique de dividendes croissants pour SOUTHERN (et même sur ces dernières années), ce qui n’est pas le cas pour la plupart des leaders européens du secteur.

 

Déontologie : je suis actionnaire de CENTRICA, NATIONAL GRID et SOUTHERN.

 


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Cette article n’est pas un conseil d’achat ou de vente. Il est donné à titre d’information sur certains mouvements de mon portefeuille financier personnel et réel et cela en toute transparence. Chaque investisseur doit s’informer et mesurer les risques par rapport à son patrimoine avant de prendre une décision d’investissement. Je suis un investisseur particulier. Je n’ai pas la prétention de donner des conseils boursiers (achat ou vente de telle action à tel cours). Je ne suis ni gestionnaire de patrimoine, ni conseiller en investissement financier (CIF).

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